Braindead - Bry&Die

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Une rafale s'abat sur la bâtisse, faisant trembler un instant la seule et unique fenêtre de la chambre. Allongé sur un lit, les yeux rivés au plafond, j'les détourne un instant vers l'extérieur. Une fille dort collée contre moi, entièrement nue, supportant pas cette proximité, je me redresse presque brutalement, poussant la blonde sans aucune gène. Ouvrant un œil, puis deux, elle change de position et se rendort presque instantanément. Assis sur le bord du lit, j'attrape un paquet de clopes avant d'en coincer une entre mes lèvres et de l'allumer. Recrachant la fumée, j'contemple un instant la forme de celle-ci, vaporeuse, fantomatique. Une horloge m'indique que la nuit est pas mal entamée. Ne souhaitant pas m'éterniser, j'attrape mes affaires, m'habille, et sors en prenant soin de claquer la porte derrière moi, un sourire de sale gosse vient alors, s'accrocher à mes lèvres.

Les couloirs sont vides, sombres, silencieux. Enfonçant les écouteurs dans mes oreilles, la voix de Oliver Sykes vient "caresser" mes tympans. Sans pour autant accélérer le pas, j'marche en direction du bâtiment réservé au sexe masculin. Une main dans la poche, l'autre tenant la cigarette, j'enchaine les couloirs, les escaliers, les portes, avant de me retrouver enfin à la "frontière". Ces méthodes archaïques m'avaient légèrement fait sourire, comme si des portes et quelques couloirs allaient m'empêcher d'accéder à la chambre d'une fille.

M'apprêtant à aller me coucher, j'me rends compte qu'après la baise, bien qu'elle ne fut pas fameuse, une cigarette, de la bonne musique et un truc à bouffer ne sont jamais de refus. Et voilà que l'escalier menant à la salle commune, où se trouve des distributeurs, me fait de l'œil. J'sens déjà l'insomnie pointer, tant qu'à faire, autant attendre le jour le ventre plein. Dévalant les marches, j'arrive dans la pièce tout aussi sombre que les couloirs. La faible lueur de la machine m'attire, jetant un coup d'œil à ma clope, j'hésite une-demi seconde avant de la balancer par terre et l'écraser du bout du pied. Tout en me penchant légèrement vers la vitre en plexiglas me séparant des chips, chocolats et autres bonbons en tout genre, j'fais mes fonds de poche et y trouve quelques pièces.

Après avoir fait le plein de sucre, j'vais me poser sur une banquette, loin d'être confortable, mais j'me contenterai de ça. Allumant une autre clope, je stoppe chacun de mes gestes en appercevant une silhouette un peu plus loin dans la salle. Quel connard peut bien traîner à cette heure là .. A part moi, j'veux dire. Plissant les yeux, un sourire vient se caler sur le coin de ma bouche, en reconnaissant qui est assis à quelques mètres en face de moi. Éteignant la musique, j'me lève et vais me poser contre le mur, juste en face d'elle. La tête penchée, je continus de tirer comme un malade sur ma Camel, avant de relever les yeux vers elle. J'peux à peine voir les traits de son visage, mais rien que de les imaginer me procure un plaisir intense.

Laisse-moi deviner .. Ouvrant un paquet de bonbon, j'en fourre deux trois dans ma bouche avant de continuer tout en mâchant, tu t'es engueulée avec Sean parce que tu te sens trahi qu'il veuille le faire sans capote ? Haussant les sourcils je la fixe, toujours un sourire malsain accroché aux lèvres. Tirant une chaise, je la positionne face à elle et m'assois. Tu veux un bonbon peut-être ? J'lui tends le paquet quelques secondes avant de le ramener vers moi tout en rigolant et en plongeant une nouvelle fois ma main dedans.

Bry .. ou le souvenir d'une de mes plus belles soirées .. Dès la première fois que je l'ai vu, j'ai su qu'elle faisait partie du genre de fille bien pensante, fidèle, amoureuse, et toute la merde qui en suit .. Elle est comme un défi à relever, impossible de me contenter que d'une fois, la voir sous l'effet de drogue c'était juste trop jouissif, j'me suis promis de remettre ça.

**Bryanna K. Llewellyn**

" Jazz y en a qui dorme... Va téléphoner ailleurs!!! "

" Bry' tu me soules je fais ce que je veux si tu n'es pas contente va ailleurs "

" Ok c'est bon je sais ce qu'il me reste à faire "

Sur ces dernières paroles j'enlevais la couette qui était sur moi et qui me tenait chaud en cette fraîche soirée venteuse. En effet ce soir là, le vent courait le long des fenêtres, laissant la vitre tremblotante et faisant de cette soirée un vrai calvaire. Comme j'avais passé la nuit d'avant sur mon pc portable à finir une dissertation de plusieurs pages, j'avais décidé de me coucher assez tôt mais apparemment le temps et ma colocataire en avait décidé autrement. Pour m'endormir ce fut tout un calvaire car même si j'étais fatiguée, le vent avait décidé de jouer de sa douce musique lorsqu'il s'engouffrait dans les aérations et qu'il faisait frapper les branches des arbres aux fenêtres. Et une fois que je fut bien endormi ce fut autour de Jazz qui avait décidé de passer ou de recevoir un appel à presqu'une heure et demi du matin... C'est donc pour ça que maintenant ma nuit de sommeil avait été interrompue et que je me trouvais devant mon placard afin de me trouver une tenue passe-partout. Je prit dans l'armoire un short en jean, un long gilet et je gardais par contre sur moi le débardeur que j'avais déjà. Après tout je ne risquais pas de croiser quelqu'un dans les couloirs à cette heure-ci, bien que tout était possible. Je partit donc dans la salle de bain et une fois prête, je revint dans la chambre afin de lancer un regard des plus noirs à Jazz avant de sortir. Mais ce n'est sans compter ma naïveté et j'ai fais l'erreur de laisser mes clés à l'intérieur.
Je me retrouvais donc dans ce couloir sombre, éclairé seulement par de faibles veilleuses afin que cela n'éblouisse personne et cette ambiance était assez mystique. On se serait presque cru en plein film d'épouvante et à ce moment là je croisait mes bras que je resserraient autour de moi tout en me laissant glisser contre le mur, histoire d'attendre que ma colocataire finisse sa conversation. Mais juste à ce moment là, j'entendis la serrure cliqueter et je compris que Jazz m'avais enfermée à clé, c'est aussi le moment où je me suis aperçue que je n'avais pas pris mes clés au cas où... Ne voulant pas passer la nuit dans ce couloir obscure, je m'apprêtais à tambouriner à la porte mais je me ravisa lorsque je vit les nombreuses portes du couloir. Je ne voulais pas avoir toutes les filles de l'étage après moi pour les avoir réveillé. Alors il ne me restait plus qu'un endroit où aller et je n'étais pas très fière de me promener dans l'ombre des veilleuses du couloir. En clair je rasais les murs et j'y allait un peu sur la pointe des pieds, histoire de ne pas trop me faire peur à moi-même.
Après avoir traverser le couloir et avoir tourné sur la droite, j'apercevais enfin les lueurs des distributeurs de boissons et de nourriture qui filtrait par la porte ouverte. Il est vrai que je n'ai jamais vu cette porte fermée en quatre ans que j'étais là, alors ce n'est pas maintenant que ça changera. Bref, en arrivant dans l'encadrement de la porte, je fis un tour d'horizon et remarquais que personne ne s'y trouvait ce qui me rassura car je n'avais guère envie de discuter ce soir-là. J'avais plutôt envie d'être tranquille, surtout que la fatigue était bel et bien là. Alors j'entrais et j'allais m'installer sur une des banquettes de la salle commune, oui mais pas n'importe laquelle, juste celle qui se trouvait être la plus à l'écart, la plus retirée de toutes.
Maintenant que j'étais bien installée confortablement, la fatigue m'envahissait à nouveau et mes paupières s'alourdissaient de plus en plus jusqu'à ce qu'elle se touche. Mais ce fut de courte durée car j'entendis des pas et quelqu'un qui fit son entrée dans la salle en allant droit vers les distributeurs. Je regardais la scène en silence en tendant d'apercevoir de qui il s'agissait et lorsque les lumières des machines se posèrent sur le visage de l'individu, mon corps tout entier se raidit, mon sang ne fit qu'un tour et la fatigue s'est envolée aussi vite qu'elle est arrivée... Non ça ne pouvait pas être lui, je devais être en plein cauchemard, il n'y avait pas d'autres explications à cela, il fallait que je me réveille. Le seul problème étant que ce n'était pas un rêve et que je devrais restée la plus silencieuse pour ne pas me faire remarquer...Cependant mes yeux, eux, ne pouvaient pas se défaire de lui, ils ne pouvaient pas faire autrement que d'observer ses moindres faits et gestes...
Pour le moment j'étais à demi-soulagée qu'il ne m'ait pas remarquée mais c'était sans compter sans son radar naturel qui avait dû me sentir ou alors j'avais bougé sans m'en apercevoir je ne le sais pas... En tout cas je le voyais qui venait dans ma direction et moi j'étais toujours aussi pétrifiée qu'à son arrivée.

Le fait de l'entendre s'adresser à moi, fit naître un frisson qui longea toute ma colonne vertébrale et j'écoutais bien silencieusement ce qu'il disait comme ramassis de connerie et son ton sarcastique qu'il s'amusait à employer.

"Laisse-moi deviner ..

Ouvrant un paquet de bonbon, je le vis ingurgiter des pastilles ou bonbons car je ne sais pas ce qu'il y avait dedans et il continua tout en mâchant,

tu t'es engueulée avec Sean parce que tu te sens trahi qu'il veuille le faire sans capote ? "

Je le dévisageai et je ne pus m'empêcher de lui répondre car en plus de me faire peur dans cette pièce obscure et seul face à moi, il m'exaspérait.

"Ce que je fais avec Sean ne te regardes pas."

Mais apparemment ma réponse ne lui fit ni chaud ni froid car il gardait toujours ce sourire malsain sur le bord des lèvres et le voilà qui tira une chaise pour s'asseoir juste devant moi ce qui n'était pas plus rassurant que tout ce qui s'était passé jusque là. Et maintenant le revoilà qui me demandait :

" Tu veux un bonbon peut-être ? ".

Il m'avait tendu en même temps un paquet avec des bonbons et moi je continuais de le regarder de travers avec un air suspicieux. Je ne lui faisait tout simplement pas confiance. Alors qu'il reprenait son paquet je m'adressais à lui :

" Tu peux les garder, je ne veux absolument rien de toi. Tu ne l'as pas encore compris, ça? "

Je le vis rire et son rire ne me rassura pas du tout. Au contraire, loin de là même. Je n'avais qu'une envie c'était de m'en aller mais je ne pouvais pas bouger car j'étais comme paralyser et mes membres ne voulaient pas bouger d'un centimètres.

De lui de toute façon je n'avais qu'une très mauvaise image, un peu normal après le coup qu'il m'avait fait à une soirée. En clair, se faire droguer à son insu n'est jamais très plaisant. Alors maintenant que j'ai su ce qu'il avait fait il est bien normal que je ne lui fasse plus confiance.