J’étais assis dans ce car, je regardais le ciel étoilé par la fenêtre alors que j’écoutais de la musique. Je ne pensais plus à rien, enfin dire ça serait un sacré mensonge mais ce que je veux dire, c’étais que plus rien de ce qui m’entourait ne me concernait désormais. Du moins je ne m’en sentais pas concerné. Non, j’étais dans mon monde, et une bombe aurait pu exploser à quelques mètres de moi, je ne me serais rendu compte de rien. Une seule et unique chose obsédait mon esprit, et je sentais que cette chose allait me hanter pendant tout mon voyage jusqu’à Umeå. Et pourtant je le sais, je ne suis pas du genre à me tourmenter autant mais là, il y avait de quoi. En faisant ce petit voyage jusqu’ici, en Australie, j’étais loin d’imaginer que tout ce que j’avais pensé pendant ces cinq dernières années n’étaient que des mensonges et n’avaient plus aucun sens aujourd’hui. Ma vie venait littéralement d’être chamboulée. Imaginez-vous une seule seconde avec l’idée en tête qu’on vous a menti depuis tout ce temps et que tout d’un coup vous venez d’apprendre la vérité. Horrible n’est-ce pas ? Alors oui, je trouve que j’avais toutes les raisons d’être carrément ailleurs et de me poser toutes sortes de questions et surtout d’hésiter. Parce que les choix que nous faisons dans notre vie sont décisifs, qu’on le veuille ou non, on marche selon eux, et bien souvent on se rend compte qu’il est trop tard et qu’il est impossible de changer le passer, et même parfois l’avenir en reste superflu. Je ne sais pas combien de temps j’étais resté dans mes pensées avant qu’une femme ne me secoue pour que je revienne à la réalité et me dise, une fois mes écouteurs enlevés
« Nous sommes arrivés à l’aéroport monsieur ». Combien de temps étais-je resté dans le bus de chez moi à ici à vrai dire ? Une trentaine de minutes, pas plus, et pourtant ça m’avait laissé le temps de repenser à tout ça, et de voir son sourire en un éclair, ce sourire qui m’avait tant manqué.
Pourquoi étais-je venu à Sydney déjà ? Ah oui ! Pour le divorce de mes parents … Je ne sais même pas ce qui m’a obligé à les écouter et à revenir en fait. Peut-être le plaisir de les voir enfin se séparés, comme eux-mêmes ont détruit mon histoire d’amour à l’époque ? Non, je ne suis pas de ce style là et ne trouve pas ça si jouissif que ça. Qu’est-ce qui m’avait poussé alors à revenir ? La fête et les amis ? Oui, il devait certainement y avoir de ça étant donné que presque tous les soirs j’étais sorti avec eux. Mais j’étais persuadé qu’il y avait aussi autre chose, et je savais que ce n’étais pas … elle, la raison, parce que je savais que je ne pourrais pas la revoir ici étant donné qu’elle aussi est en Suède. Enfin, peut-être qu’après tout, tout ça m’avait manqué et que j’avais besoin de revenir ici après cinq ans d’absence. Enfin bref, j’étais venu, et dans le seul et unique but d’en finir avec cette histoire. A mon avis, ce divorce aura peut-être ouvert les yeux de mes parents et ils se seraient rendu compte qu’ils avaient encore un fils, et qu’ils l’avaient seulement envoyé en Suède pour en être débarrassé. Je sais que je suis loin d’être le fils idéal, et encore plus loin d’être le genre de fils qu’ils auraient voulu avoir. Mais je suis moi, et je ne regrette aucun de mes choix. Ce que je regrette c’est qu’eux, ne m’aient pas suivi dans mes choix. Qu’est-ce que ça change aujourd’hui ? Je suis toujours « bon », je n’ai pas fini en prison ou une autre connerie dans le genre. Et puis même si ça avait du arriver, ils auraient très vite payé la caution pour me sortir de là histoire de ne pas ternir à l’image de la famille. Dans le fond, j’étais persuadé que c’était ça le problème, malgré que je sois un gars bien, je ne suis pas comme le reste de la famille. Moi je sais ce que représente l’argent et je ne le balance pas par les fenêtres et je montre encore moins que j’en ai. A quoi ça sert d’être sapé comme un pingouin et de venir à l’université en limousine ? J’en étais conscient, j’étais loin, très loin de ce monde là, celui de la bourgeoisie. Parce que moi j’avais choisit le monde où l’on vit, celui où on prend des risques et où l’argent de règle pas tout. Je n’ai aucune honte de le dire, la rue est mon monde, et je ne la quitterai pour rien au monde, parce que c’est mon oxygène et que sans oxygène, on ne peut respirer et on meurt. Mais je sais que mes parents seront déçus à vie. Après tout, qu’est-ce que ça peut changer aujourd’hui ? J’ai continué ma vie de mon côté en leur faisant plaisir en choisissant de faire médecine mais pour tout le reste, j’étais le seul à pouvoir décider, et j’en profitais, je faisais ce que bon me semblait.
De par ce voyage, j’ai fini par comprendre une chose. Quoi que l’on fasse, peu importe les choix que l’on fait, rien avoir avec le karma ou le destin, les gens finissent toujours par se séparer. Que ce soir leur décision, ou bien qu’on le leur en empêche, l’amour ne semble jamais durer toujours, et ceux qui vivent depuis plus de quarante ans ensemble ont, eux, été forcés de rester ensemble. Et face à ça, personne ne peut rien faire. Ma mère a décidé de quitter mon père pour un autre homme. Qu’avait-il de plus cet autre ? A priori, on pourrait dire qu’il n’y a rien d’apparent, mon père est toujours un bel homme, et il a toujours autant d’argent. Qu’avait-il de plus, donc ? La réponse est simple : deux zéros en plus sur son compte en banque, et pas après la virgule. Après tout, ça ne m’étonne même pas. Ma mère a toujours été attirée par l’argent et a toujours voulu en avoir plus alors bon. Et puis ce n’était pas comme si j’étais toujours attaché à eux. Mais à part cette histoire de divorce, tout c’était bien passé. J’avais retrouvé quelques potes et avais passé tout mon séjour avec eux. J’en avais profité un max, retrouvant ce soleil et cette chaleur qui m’avait tant manqué, mais aussi ces vagues et le surf, sans oublier les parties de beach volley, les sorties le soir, les petites courses de rue, les entrainements dans les parkings, la danse et les soirées dans les clubs. Tout ça m’avait manqué et était resté au fond de moi, et je ne compte désormais plus laisser passer autant de temps avant d’y revenir. Peut-être avec des gens d’Umeå, je verrai bien. Mais au milieu de tout ça, une chose, ou une personne plutôt, avait manquée. Et sans elle, le reste n’avait plus aucune signification. J’y pensais justement, un soir, quand tout à chamboulé.
FLASH-BACK
Cette après-midi là, nous étions allés, avec toute la petite bande à la plage pour faire du surf, jouer au volley et bien évidemment bronzer. Après ça, j’étais rentré chez moi pour prendre une bonne douche et préparer ma valise. J’avais donc passé ma dernière après-midi avec eux et n’avais pas l’intention de sortir avec eux ce soir pour une bouffe entre potes parce que j’avais promis de passer un dernier repas en famille avec mes parents. Assez bizarre d’ailleurs, surtout quand on sait qu’ils sont en plein divorce. Quoi qu’il en soit, j’avais dit au-revoir à mes potes, leur ayant également promis de repasser très vite, ou du moins de ne plus attendre cinq ans avant de revenir les voir. J’étais donc rentré chez moi, ma planche à voile sous le bras et avais même monté les escaliers en courant. En ouvrant la porte d’entrée, j’entendis mon père crier du salon
« Fiston, viens me voir, j’ai à te parler. » Loin de me douter de quoi il pouvait bien me parler et surtout de l’importance que ça avait pour moi, je lui avais répondu
« Ouais Pa’ jsuis là dans dix minutes, je monte prendre une douche. » . Comme dit, j’étais monté à l’étage et avait pris ma douche, après ça, j’avais revêtis un polo et un short et étais redescendu au salon. Mon père était posé dans son fauteuil habituel, arborant une mine grave qui s’était comme gravée dans les traits de sa peau. En général, je ne m’inquiète jamais pour mon père mais là, j’avais quand même des doutes. Est-ce qu’il allait bien ? Ne trouvant pas les mots pour lui demander si ça allait, j’étais resté planté là avant qu’il ne me dise
« Je crois qu’il vaudrait mieux que tu t’assailles. » . Et si il me disait ça, c’était que ça devait avoir une certaine importance, voir même une certaine gravité des faits. Je m’étais assis en face de lui, ne sachant toujours pas ce qu’il avait à me dire, et n’ayant même pas encore lâché un mot.
« Ce que je vais te dire n’est pas facile à dire, et je sais que tu as déjà assez de haine envers nous pour ce que nous t’avons fait subir, mais je pense que tu ne peux rester plus longtemps dans l’ignorance. » Il était louche, très louche même. Je le poussai à poursuivre par un hochement de tête de ma part.
« Ça concerne Billy » avait-il alors dit. Je m’étais alors rétracté et avait ouvert la bouche pour enfin dire quelques mots et l’empêcher de continuer et avais même haussé la voix
« Papa, ne me parle plus jamais d’elle, ni toi, ni même maman ! Vous m’avez … » « Ecoute ce que j’ai à te dire Nick !! » avait-il alors crié en m’interrompant. Je le regardais, le tuant des yeux, prêts à mettre les voile, mais ça ne l’empêcha pas de continuer
« Il y a cinq ans, quand ta mère et moi t’avons envoyé en Suède, c’était principalement pour t’éloigner d’elle, et je suis persuadé que tu le savais, même si tu ne nous a jamais rien demandé. Je suis certain que tu auras essayé de reprendre contact avec elle mais nous avions passé un accord avec ses parents. Je crois qu’il est un peu tard pour te dire ça, mais elle ne t’avais pas oublié et n’était pas prête à le faire de si tôt. Elle était déterminée tu sais … » . Il marqua une pause, le temps pour moi d’essayer d’aligner tous ses mots et d’y mettre un sens. J’étais totalement perdu dans son récit.
« Au fond d’elle, je suis sur qu’elle était persuadé que tu n’aurais jamais coupé les ponts comme ça, sans aucune explication, et surtout pas après lui avoir couru après pour la récupérer. Elle t’a écrit des lettres … beaucoup de lettres … » . Je relevai la tête vers lui, étonné de ce qu’il venait de me dire. J’avais envie de crier, et de lui balancer toutes les insultes possibles et imaginables à la figure, mais j’en étais incapable.
« Chaque jour, pendant plus de deux ans, il y en avait une qui arrivait. Je te laisse faire le compte. Elle t’aimait, et t’aime surement toujours. » C’en était trop, j’en avais trop appris et ne voulais plus en entendre un mot de plus. A l’intérieur de moi, l’incompréhension se battait avec la colère et j’étais persuadé que j’allais exploser. Je me levai pour sortir et une dernière parole de mon père retint mon attention avant que je ne m’en aille pour de bon
« J’ai de l’admiration pour vous deux, j’en avais déjà à l’époque, mais je ne savais pas que votre amour était si fort, sinon je vous aurais laissé le vivre. » .
FIN FLASH-BACK
Alors voilà ce qui me restait en tête depuis le début du trajet, voilà pourquoi plus rien n’avait de sens en ce moment, et voilà pourquoi je me posais toutes sortes de questions. Si on ne m’avait pas menti pendant cinq ans, je suis certain que rien n’aurait été pareil. J’étais maintenant dans l’avion, mon sac de voyage était dans la soute à bagages et la seule chose que j’avais avec moi, c’était mon portefeuille, mon Itouch, mon cellulaire et une caisse en carton. Et ce n’était pas une petite caisse. Que renfermait-elle ? Et bien il s’agit tout simplement des lettres écrites par Billy pendant à peu près deux ans. Elles étaient là, devant moi, je les avais enfin, moi qui les avais attendues pendant des mois et des mois, elles étaient enfin là ! Et pourtant je n’étais pas encore arrivé à l’ouvrir, je n’étais pas arrivé à voir les enveloppes avec mon nom et mon adresse inscrites dessus, je n’étais pas arrivé à retrouver son écriture dactylographiée, je n’étais pas arrivé à lire un seul de ses mots, une seule de ses phrases. Si les choses avaient été si simples, je l’aurais fait, mais comment faire pour ouvrir l’une de ces lettres et la lire avec cinq ans d’écart ? C’est comme si j’avais été envoyé dans le futur pour lire ce qui allait se passer, pour lire ce qu’elle voulait et ce qu’elle ressentait, alors que je ne peux même pas retourner dans le passé et changer les choses en ayant lu tout ça. Alors au fond, à quoi ça servirait de les lire ? Quand j’ouvris les yeux, j’aperçus les montagnes recouvertes de neige et fit directement le lien du fait que j’étais bientôt arrivé et que l’avion commençait déjà sa descente vers la terre. J’en déduis donc que je m’étais finalement endormi, surement que la fatigue avait eu raison de moi ou encore que mon cerveau en avait eu assez de réfléchir pour rien. Et j’espérais de tout cœur que ça n’allait pas recommencer, alors que mes yeux se posaient à nouveau sur cette fameuse caisse. Poussant un léger soupir, je décidai de me concentrer sur autre chose et fixai l’horizon. Je pensai alors à ce que je pourrais bien faire une fois arrivé là-bas mais à part retrouver mon lit et m’écrouler pour dormir, rien d’autre ne m’était venu à l’esprit. Le décalage horaire avait certainement du me monter à la tête.
Une fois descendu de l’avion, je fis comme tout le monde et me dirigeai vers l’endroit où nous pouvions récupérer nos bagages. Une fois le mien récupéré, je ne perdis pas de temps et sortis de l’aéroport. Je n’avais toujours aucune idée de ce que j’allais faire et je n’avais même pas prévenu quelqu’un que je revenais aujourd’hui. Je décidai finalement de rentrer chez moi à pieds, ça me passerait le temps et me ferait par la même occasion le plus grand bien. Musique dans les oreilles, sac de voyage dans une main et caisse sous le bras, j’avançais dans la petite ville. En passant à côté d’un café, je décidai de m’y arrêter pour boire un café et pourquoi pas manger un petit quelque chose. Je passai la porte d’entrée et m’installai dans le coin près de la vitrine. Une charmante serveuse vint prendre ma commande, j’avais choisi un simple cappuccino, et attendis qu’elle revienne me le servir. Pendant ce temps, mon regard resta fixé sur cette caisse à côté de moi. Je ne savais pas ce qui me retenais de l’ouvrir, ni même ce qui me retenais de ne pas le faire. A nouveau, c’était un réel combat qui se faisait en moi. Puis, sur un coup de tête, j’ouvris le couvercle en carton et vis toutes ces enveloppes, attachées par des boutes de ficelles. Surement les avaient-ils regroupés par date et par mois. Une telle attention de la part de mes parents m’étonna. Prenant une grande inspiration, je fouillai pour trouver la toute première lettre. Mais je n’avais pas eu tant de mal que ça à le faire puisque je me souvenais de la date de mon départ par cœur. Alors que la serveuse venait de m’apporter mon café, je me calai dans le font de la banquette et ouvrit la lettre. Bien que ce ne soit que cinq ans qui s’étaient écoulés depuis qu’elle l’avait écrite, le papier paraissait un peu usé. Dépliant le papier, je me plongeai alors dans ma lecture. Chacun de ses mots étaient comme un coup de poignard dans ma poitrine, comme un coup de poing dans l’estomac et me faisait horriblement mal. Je me sentais percé de partout, vaincu et surtout impuissant. Je pouvais ressentir sa tristesse et son désarroi à travers chacune de ses phrases, il me semblait même apercevoir des taches de larmes séchées sur le papier. A nouveau, j’étais dans un autre monde, et alors que je pensais que rien ne pourrait me sortir de mes pensées, c’est sa voix que j’entendis. J’hésitai un instant avant de relever les yeux de la lettre pour vérifier que c’était bien elle. J’étais persuadé que si je le faisais, je n’allais trouver personne en face de moi, parce que c’était simplement mon imagination qui me faisait jouer des tours et que depuis à peu près trente-huit heures, je ne faisais que penser à elle. Mais finalement, je levai les yeux
« Est-ce que je peux m’asseoir Nick ? ». J’en restai sans voix. Je ne rêvais pas, elle était bel et bien là, devant moi, et s’était même assise sur la chaise d’en face. Alors que j’essayais de tout remettre en place, pour peut-être essayer de dire quelque chose, elle s’était déjà relevée. Avait-elle dit quelque chose juste avant ? J’étais perdu, totalement perdu. Il y avait toujours ces piques qu’on me plantait en plein cœur et qui m’empêchaient de revenir à la réalité. Il s’était passé trop de choses en peu de temps. On venait de me flanquer cinq années de mensonge en pleine face, tout en me faisant prendre conscience que le présent était toujours là et que la terre continuait de tourner.
« J.. Je suis désolé c'était une erreur, jamais j'aurai du venir à ta rencontre oublie ma présence » J’avais au moins perçu cette phrase, qui me fit comme un électrochoc, un signal comme quoi je devais réagir, qu’il était temps que je reprenne les choses en main.
« Billy attends ! » criais-je. Mais elle avait déjà passé la porte, ne regardant pas derrière elle. Je me rassis, comme un gros con à ma place, la regardant s’en aller à travers la vitre. Mais la seconde d’après, j’étais debout et me faufilais entre les chaises pour sortir du café. Il m’avait fallu une seconde de réflexion pour me dire que s’en était assez, et qu’il ne fallait pas que je le laisse filer une deuxième fois. Heureusement pour moi, elle n’était pas partie en courant. Mais moi je courrais, simplement pour la rattraper. Arrivé à sa hauteur, je me plantai devant elle, repris un instant mon souffle et pris enfin la parole.
« Billy ! … » Je n’eus le temps d’aligner que ce mot là, parce qu’elle était déterminée et faisait demi-tour, pour prendre un autre chemin, revenant par la même occasion vers le café. Je marchai à côté d’elle avant de lui prendre le bras pour la stopper et la forcer à me regarder.
« Je viens de rentrer d’Australie et tu sais quoi ? Je comprends pourquoi je n’y étais pas retourné avant. » Je repris mon souffle, puis continuai
« Je n’y suis pas retourné parce que tout ça, sans toi, ça n’a plus de sens. Je me suis senti vide, horriblement vide. » Elle allait repartir mais à nouveau, je la forçai à rester en face de moi
« Je ne sais pas ce qui va se passer dans l’avenir, mais au moins maintenant je sais que tu m’as encore aimé deux ans après mon départ. Parce que là … » dis-je en pointant du doigt la caisse en carton qu’on voyait à travers la vitrine
« … là, il y a une caisse remplie de lettres, tes lettres. Et je ne sais pas ce que ça change pour toi, mais pour moi ça signifie beaucoup, parce que je sais que tu ne m’as pas oublié. » Je n’avais aucune idée de si elle voyait de quoi je lui parlais, mais j’avais besoin de lui dire au moins ça et si maintenant elle voulait s’en aller, elle pouvait le faire, je n’avais plus rien qui pouvait la retenir.