Parfois, je me demandais ce que je foutais en Suède. Oh, pas que je ne me plaisais pas ici... au final, j'avais bien réussi à m'intégrer, et ce, dès le départ, mais l'Italie me manquait. Probablement encore plus que les Etats-Unis, mon pays natal.
Le chaleur du pays me manquait. Nous avions beau être en mai, les températures peinaient encore à dépasser les vingt degrés, et le temps n'était pas radieux. Bien sûr, je savais que chez moi, il pleuvait encore à cette période-ci, mais cela ne durerait plus longtemps. Puis, le charme de ce pays, ses pâtes, son italien avec l'accent prononcé, et la joie de vivre des gens habitant ce pays me maquaient. Enfin, en arrivant ici, j'avais perdu tout espoir de retrouver ce type croisé simplement en boîte de nuit, pour qui j'avais eu un coup de foudre qui m'avait fait comprendre que tout ce à quoi je ne croyais pas, existait en fait.

Bref, j'avais beau être heureuse ici, il me manquait certaines choses. Mais j'avais ma grande sœurs, mes meilleurs amis, une bande de potes aimante et des relations plus poussées avec certains gars pour que je résiste à la combustion spontanée. C'était pas la meilleure chose du siècle, et je détestais me faire juger pour ça, mais croyez-moi, on ne tombe pas amoureuse comme ça, du jour au lendemain. Or, n'arrivant pas à me sortir ce magnifique gars de la tête depuis plus d'un an - c'était allé jusqu'à penser l'apercevoir sur le campus... pitoyable! - impossible de voir un autre mec. Voilà pourquoi j'en étais restée à ce genre de relations.

Ce matin-là, je me levais tôt, sachant que j'avais cours dès 8h. J'irais au plus important, la pratique, jusqu'à 10h, et sortirais probablement faire un tour ensuite. Je séchais beaucoup? Trop sûrement. Mon côté rebelle n'avait pas disparu, et c'était uniquement pour faire chier mes parents trop riches, trop beaux, et trop confiants. Je me lavais, enfilais un jeans slim bleu foncé, un tee-shirt à fines manches blanc, et un petit gilet brun, avant d'enfiler une pire de spartiates, d'attraper mon sac et de me rendre à ma première heure de cours.
J'étais, comme toujours, maquillée naturellement, et avais laissé mes cheveux retomber sur mes épaules. Je passais un bon moment avec quelques amis, et sortais des cours pile à l'heure, sachant exactement ce que j'allais faire maintenant : aller au Starbucks, et me prendre un bon café histoire de bien me réveiller.

Je sortais donc du bâtiment, tenant ma petite farde de cours contre mon cœur, et mon grand sac à main sous le bras. Je descendais les marche petit à petit, papotant avec une amie de classe, et nous partions dans un beau fou-rire. Je m'arrêtais net, tournant mon regard vers l'entrée, puis, me ressaisissais.

- RILEY « T'inquiète pas, c'est rien. On se voit demain? » ;

Je saluais mon amie qui se sépara de moi, et me maudissais. J'avais encore cru le voir, ce qui était, bien sûr, stupide. Il était en Italie bon dieu! En Italie! Et pas en Suède, fichu pays où je m'étais exilée volontairement en faisant pression sur mes parents. Forte de cette conviction, je descendais les dernières marches sans relever le nez, un peu honteuse. Mais je sentais que l'on m'observait...