« (…) Je veux rien savoir. Rejoins-moi à la cafétéria dans quinze minutes. Et ne sois pas en retard. » lui lançais-je un sourire amusé aux lèvres avant de raccrocher. Je m'imaginai la tête qu'il devait faire à cet instant, ce qui me décrocha un nouveau sourire. J'adorai plus que tout l'embêter, mais après tout n'était-ce pas là mon devoir ? Les petites sœurs étaient connues pour être chiantes, et je ne faisais pas exception, au grand dam de mon cher frère. Il faut dire que nous nous étendions très bien tous les deux et notre relation était tout aussi fusionnelle qu'unique dans le genre. Bien sûr, comme dans toute relation fraternelle, il nous arrivait d'avoir de grosses disputes, bien souvent pour des broutilles, mais cela ne durait jamais longtemps. En grandissant, nos rapports s'étaient un peu modifiés. À présent, ils nous arrivent bien souvent d'être en désaccord, n'approuvant pas le choix de l'autre, surtout lorsque cela concerner nos choix de petit(e)s ami(e)s. Je dois dire que cela était le plus gros problème entre nous. Personnellement, je n'ai jamais aimé aucune de ses conquêtes et la raison ne venait pas réellement de la fille en fait. Bien au contrarie. Le fait est qu'inconsciemment, j'avais ce besoin irrépressible de n'avoir mon frère que pour moi et devoir le partager avec quelqu'un d'autre m'était tout simplement impossible. J'agissais égoïstement, j'en étais consciente, mais depuis notre plus tendre enfance, on fut très proche et le voir toujours me protéger avait créé en moins un certain sentiment de dépendance envers lui. J'avais besoin de lui pour survivre et c'est bien pour cette raison que je l'ai suivi en Suède pour y faire mes études. Bien évidemment, nous avions des passions différentes ainsi de nos réseaux sociaux, mais cela ne nous empêchait pas de nous voir le plus souvent possibles. Bien que je trouvais que ces derniers temps, on s'était rarement vu. Voilà pourquoi j'avais décidé qu'on prendrait le petit déjeuner ensemble aujourd'hui. Comme quand ont été encore à Londres.

Je remplis mon sac vuitton de mes affaires de cours et n'oubliai pas cette fois mes clefs et mon portable iphone. La dernière fois,la tête en l'air que j'étais avait complètement oublié les clefs de la chambre sur mon lit et ce ne fut qu'en arrivant devant la porte que je m'en étais rendu compte. Tout ce que je voulais c'était prendre une bonne douche après la dure journée que j'avais eue, mais je fus contrainte d'aller faire un tour au centre-ville et d'attendre que les cours de Illy, ma colocataire, prennent fin pour qu'elle vienne m'ouvrir. Et depuis ce petit incident, j'essaie toujours me rappeler de prendre mes clefs. Un sourire aux lèvres, je sortis de la chambre, referma la porte derrière moi et fila à la cafétéria. À une heure aussi matinale, il n'y avait pas beaucoup d'étudiants qui venaient ici. Surtout parce que la plus part d'entre eux passaient par la case cafétéria que pour le déjeuner. Tirant sur le gilet d'homme que je portai sur une chemise blanche, je passai au comptoir et me pris un cappuccino, ainsi qu'un muffin – qui composait le plus souvent mon petit déjeuner – je me dirigeais vers une table et m'y installa. Sans mon breuvage du matin, ma journée ne démarrait pas. Cependant, cela ne m'en empêcher pas de prendre plusieurs tasses de café durant la journée. En effet, je me droguais à la caféine, et sans ma dose quotidienne, tout aller de travers. Je regardai l'heure à ma montre et en déduit mon très cher frère serait en retard. Mais à peine eus-je pris une gorgée de mon cappuccino que je vis un sac se poser sur la chaise d'en face. Je levai les yeux vers lui et le vit s'installer en face de moi. « Une horde de filles t'a retenue dans ta chambre et tu as eu du mal à t'en débarrasser ? » Fis-je avec un sourire amusé aux lèvres avant de prendre une nouvelle gorgée de ma boisson. Cela a toujours été ainsi entre nous. On ne pouvait s'empêcher de se taquiner, mais c'est normal lorsqu'on sait qu'on s'entend aussi bien que nous deux.